Six jours ont passés depuis mon arrivée dans la capitale fédérale et le Maryland. Il est temps de prendre la route pour la deuxième étape de mon périple américain. Direction le grand sud et la Nouvelle Orléans. Le dévoué Jamison me dépose à l’aéroport international de Baltimore. Un « au revoir » temporaire seulement puisque je serai de retour le 20 janvier pour assister à l’investiture de Barack Obama. Le hall du terminal un est quasiment vide. Délaissés, les trois comptoirs réservés à mon vol me tendent les bras pour enregistrer mes bagages. Rapide et efficace, me voilà déjà dans l’avion, un coucou riquiqui d’une cinquantaine de sièges. Je me tortille dans l’étroit couloir qui sépare les deux courtes rangées, trouve enfin mon siège et me cale contre le hublot. Un jeune militaire en tenue et rasé de près se pose à mes côtés. Je lui donnerais vingt ans à peine.
La chef de cabine s’approche alors, sourire toutes dents dehors, et propose à mon voisin de s’installer en première classe, du fait de sa qualité de soldat. Poli, le marine remercie d’un « thanks ma’ame », mais refuse l’offre. De l’autre côté du couloir, une femme d’un âge certain s’emporte. Our boys should always get a first class seat!* L’avion tout entier approuve et le soldat, gêné, explique qu’il ne souhaite pas profiter de sa situation. Je savais les américains patriotes, mais observer cette mise en situation est assez surprenant. Nouveau choc culturel. Jamais en France un militaire n’aurait acquis à sa cause une telle audience sans même avoir eu à s’exprimer. L’image de notre armée est loin de faire l’unanimité.
Le boy n’est pas bavard, mais je parviens tout de même à lui tirer quelques informations. Il est basé à Saint-Louis dans le Missouri et doit retrouver son régiment après le break de Noël. Jamais encore il n’a posé le pied sur un « vrai » terrain. Il fait encore ses classes, d’où son jeune âge. Je lui demande si prochainement il pourrait être amené à gagner l’une des deux zones officiellement actives de l’armée américaine. Yes Ma’am, but i hope as late as possible**. Ca en dit long sur le moral des troupes… Visiblement fatigué, il préfère son ipod à notre discussion. Dommage.
A notre arrivée, la haie d’honneur pour le « héro malgré lui » n’est pas loin. Pas moins de dix personnes viennent lui serrer la main (un cinquième de l’avion). Thanks for serving***.
*Nos garçons (soldats) devraient toujours voyager en Première classe!
** Oui M'dame, mais j'espère le plus tard possible.
** Merci de servir notre pays
1 commentaire:
Le retour de Delph Delph !! ENFIN !
Je sais à quel point t'as couru partout ces 2 dernières semaines, donc je glisse un petit mot d'excuse aux admirateurs de ton blogs : elle ne vous a pas oublié, mais San Antonio, Chicago et Toledo ne lui ont pas laissé une seconde pour souffler. Soyons indulgents. Mais qd même on est impatient : vivement la suite Delph Delph!
Enregistrer un commentaire