jeudi 29 janvier 2009

French Quarter, de jour

L’orage tropical qui me retenait prisonnière depuis la soirée Sugar Bowl s’est enfin calmé. Une journée toute entière à attendre que les cieux veulent bien s’apaiser. Les nuages sont encore menaçants, mais il me faut sortir et arpenter pour de bon les rues de Big Easy*. Je commençais à creuser des tranchés, enfermée dans l’India House. Pour ma première vraie journée dans New Orleans, je m’attaque au French Quarter, évidemment. Rendez-vous avec un guide du Jean Laffite National Historic Park and Preserve sur Decatur, une des artères principale parallèle au Mississipi. La fondation propose des tours gratuits à qui arrive suffisamment tôt pour décrocher l’un des vingt cinq précieux sésames. J’ai de la chance, en cette période de l’année, les flux touristiques sont encore raisonnables.

Le guide, un jeune thésard en histoire, a un look mi ranger, mi police montée canadienne. Il nous entraine, moi et mes compagnons de tour, trois couples au moins sexagénaires, à une centaine de mètres de l’institut. Sur la petite place, une statue, trois personnages. Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, fondateur de la ville en 1718 ; un natif américain, dont le peuple détenait un portage là même où la colonie française commença à s’établir ; un moine missionnaire, représentant de l’Eglise Catholique indissociable de l’Etat français à l’époque. Trois protagonistes qui définissent à eux seuls les origines de la ville où il est recommandé de « laissez les bon temps roulez** ».

L’histoire de New Orleans est rythmée par de nombreux rebondissements et nouveaux départs, d’où la complexité de la raconter. Avant d’entamer son speech, le jeune guide s’excuse par avance de nous présenter un condensé aussi… condensé. Une petite heure, c’est peu. Mais suffisant pour lancer quelques pistes et pousser les visiteurs à chercher plus loin le secret de cette ville qui a résisté aux Français, aux Espagnols, à Napoléon, aux Américains, aux ouragans, aux inondations, aux incendies et autres catastrophes naturelles.

Jusqu’en 1763, la ville appartient aux Français qui, avec l’aide des Indiens, ont appris à dompter le fleuve Mississippi. Le nom du plus vieux de ses quartiers, elle le doit à ses fondateurs. Passé entre les mains des Espagnols grâce au Traité de Paris mettant fin à la guerre de Sept ans, le French Quarter n’a plus de français que le nom. L’architecture si particulière de la capitale de la Louisiane apparaît pendant cette période, lorsque la ville par deux fois, en 1788 et 1794, s’écroule sous la chaleur des flammes. Le French Quarter aurait, selon la légende, échappé au pire grâce au sauvetage in extremis d’un orage aux pluies diluviennes. Briques colorées et balcons de fer remplacent le bois. Les familles installent leurs commerces au rez-de-chaussée de leurs maisons. Des cours intérieurs voient le jour. Jusqu’au jour où Napoléon en 1800 récupère la colonie toute entière. La Louisiane redevient française, New Orleans également. Mais l’Empereur est empêtré dans ses guerres européennes. Il manque de fonds pour financer ses envies d’extension. Les Américains et leur président Jefferson flairent l’affaire : le principal port de commerce dans le Sud du pays et une porte d’entrée sur le Golf du Mexique. Ils proposent le rachat de la colonie. La terre et ses habitants sont cédés en 1803 pour la modique somme de quinze millions de dollars. La Louisiane et sa capitale rejoignent le camp de la bannière étoilée. Good deal.




Le « Ranger-Monté » termine son explication passionnante et je peux m’évader armée de ces bribes d’Histoire dans les rues de Crescent City*. Le soleil daigne enfin montrer le bout de ses rayons, ça tombe bien pour la séance mitraillage. Le Vieux Carré* est en fait un rectangle mais bien carré. Des verticales. Des horizontales. Impossible de se perdre. Les fameux balcons en fer forgé portent encore les marques des dernières fêtes de fin d’année. Ils sont tous plus magnifiques les uns que les autres. Fleuris, parfaitement entretenus, ils attendent impatiemment le début des festivités de Mardi Gras, célébrations qui ont fait la réputation de la ville. La matinée est paisible. A mesure que les minutes passent, le French Quarter commence à s’agiter. La Cathédrale Saint Louis, la plus ancienne de tous les Etats-Unis, s’apprête à célébrer sa messe. Les cloches se secouent dans le clocher. Devant l’église, peintres et voyantes s’installent pour démarrer leur labeur. De-ci, de-là, l’on croit entendre instruments à vent et à corde. Je me laisse guider par mes oreilles. Mes premières notes de blues, je les dois à ce vieux noir au chapeau de paille, salopette en jean et pull rouge. Look impayable, passion dévorante. Même ses lunettes ne peuvent cacher le sourire de ses yeux derrière leurs vitres tintées. Sa voix roque et puissante raisonne à l’angle des rues Royal et Toulouse. Un vétéran s’approche et entame le dialogue. Leurs accents à couper au couteau mélangés à leurs rires m’interdisent d’écouter ce qu’ils se racontent. Je poursuis mon chemin. A une autre intersection, mes premières touches de jazz. Un groupe de jeunes se dandine dans la rue réservée aux piétons. Ils ont grandi avec Django. J’ai envie de me trémousser avec eux. Une calèche me coupe la route et me ramène sur terre.



Quelques devantures alléchantes, entre les façades aux tons roses orangés, freinent mon pas. Le croissant d’Or, je ne goute qu’avec les yeux. La Boucherie, comme son nom l’indique, nourrie de café les bouches acheteuses. Des mannequins haute couture en plastique font les belles dans leurs vitrines. La Maison de l’absinthe et son musée ventent les mérites de leur eau mystique. Je m’éloigne plus encore. Les bâtisses changent d’aspect. Façades plus résidentielles que touristiques. Toujours aussi colorées, elles se cachent davantage. Je faufile mon regard à travers les grilles et par dessus les murets. Je rattrape Bourbon street, la fameuse, et reviens sur mes pas. Les bars qui l’habitent sont ouverts, mais vides. Fausse calme, elle soupire en journée avant d’enivrer ceux qui la traverse la nuit tombée.



* Surnoms de New Orleans
** Devise de New Orleans

vendredi 23 janvier 2009

Bouillonante New Orleans

Chargée comme une mule, je me dirige vers la sortie de l’aéroport international Louis Armstrong. Il faut vraiment que je renvoie les « au cas où » en France. Dans le hall, la statue géante du trompettiste en pleine improvisation me salue. Les portes électriques s’ouvrent et je prends en pleine face l’étouffante moiteur de la ville. Saisissant (au sens culinaire du terme…). Il faisait à peine 0°C ce matin à Baltimore quand je quittais Jamison ; New Orleans, elle, m’accueille avec 25 degrés de plus ! Choc thermique, première. Autour de moi, de nombreux passagers en transit. Je louche sur leurs shorts et leurs tongs. Choc thermique, deuxième. De tout mon accoutrement washingtonien, j’abandonne mon écharpe, mon bonnet et mes gants. Manteau, Keele hoodie et autres super couches sont emprisonnés sous les sangles de mon sac à dos. Je ferai avec. Choc thermique, troisième.


Les arrivants s’entassent dans les shuttles* à $15 vidés par les partants. Je leur préfère le bus E2 à $1.10 ! Même trajet, même durée, mais public. Autre transport, nouvelle rencontre. Jim, un jeune doctorant en mathématique de l’Université Tulane (établissement privé et concurrent de l’Université de New Orleans), désigne les canaux qui longent la route. Je suis dans la ville depuis à peine une heure et déjà Rita, Katrina et Gustav** me sont présentés. La ville est située sous le niveau de la mer (60 cm environ). Ces voies fluviales servent donc d’évacuation quand le Mississipi, au sud, et le lac Pontchartrain, au Nord, prennent trop de hauteur. Jusqu’au jour où…

Je quitte Jim et le bus sur la Tulane avenue. Une marée humaine déboule à chaque coin de rue. Encore des shorts et encore des tongs. Mais cette fois-ci, leurs propriétaires ressemblent davantage à des supporters, à en croire la couleur rouge uniforme de leurs t-shirts, les boissons certainement alcoolisées dans leurs mains et les chants qu’ils reprennent en cœur. Ils me font face, me frôlent et me passent. Je dégouline.

Deux blocs plus loin, j’arrive sur Canal Street, l’artère principale de New Orleans. Un streetcar*** à l’ancienne est à l’approche. J’accélère le pas pour ne pas le manquer. La nuit est tombée. Les palmiers encore en tenue de Noël (nos sapins à nous en quelque sorte) éclairent les rames du tram néo-orléanais au centre de l’immense avenue. A gauche et à droite, les voitures apparaissent au compte-goutte. Elles redoutent certainement la foule. Les trottoirs gigantesques apportent une touche hollywoodienne, tout comme les buildings qui entourent Canal Street. Leurs enseignes kitchissimes complètent le tableau typique d’une ville estivale américaine. L’air lourd est quasi irrespirable.



Le streetcar est en gare. Les portes de bois coulissent tant bien que mal. Le véhicule est bondé. Qu’importe, j’impose mon volume. Je dégaine péniblement le dollar vingt cinq pour la course et me cale dans un trou. Et l’on passe les rues les unes après les autres. Des étudiants avinés chantent à la gloire de leur équipe. Je ne sais pas encore qui, je ne sais pas encore quoi, mais il semble que c’est l’événement de l’année. South Lopez en vue, c’est pour moi. Je saute littéralement du tram et fourni un dernier effort pour atteindre l’India Hotel. Au coin de la rue, une église hispanique. En face, ma maison pour les six prochaines nuits est parée de drapeaux de tous les pays. De la musique s’échappe, des rires se font entendre.


Je grimpe les quelques marches et pénètre dans le sanctuaire. Partout des photos, des peintures, des cadres, des sculptures, des colliers. Je jette mon sac au pied du comptoir. Visiteurs du passé et locataires du présent ont laissé leurs traces, leurs empreintes sur les murs de l’hôtel. Mélange entre fraternité étudiante et hippies sur le retour, la maison ne laisse pas indifférent. Check in et visite rapide. Apparemment, j’ai choisi la bonne heure pour arriver… C’est du football américain. Le Sugar Bowl, finale du championnat universitaire, entre Utah Utes et Alabama Crimson Tide. Et le match se joue au Louisiana Superdome ! Comment ai-je pu passer à côté de ça ! Je lâche mes affaires dans le dortoir qui m’est attribué et l’on me presse pour regarder le match dehors. Une cinquantaine de personnes est amassée dans la cour intérieure. Toutes ont les yeux rivés sur les deux écrans accrochés sous les auvents en bois et s’égosillent pour l’une ou l’autre équipe. J’ai à peine de le temps d’inspecter les lieux - un bassin plein de poissons avec une fontaine au milieu, des bancs en céramique, deux nébuleux barbecues qui tournent à plein régime, des jambes en string rouge peinte sur le mur de la laverie, un petit cabanon pour les parades de mardi gras, une piscine où il est interdit de plonger, des douches et des toilettes comme au camping - que je me retrouve avec une bière et un hot dog dans la main. Bayonne, le rugby, la sangria et le bocadillo ne sont pas loin... Vive le Sud !




* Navettes
** Les trois principaux ouragans qui ont frappé la ville
*** tram aussi appelé trolleybus

NDLR : Je n'ai pas pu faire de photos lors de ma première soirée à New Orleans. Les images qui illustrent ce post ont été prises dans les jours qui ont suivi mon arrivée.

mercredi 21 janvier 2009

Boys, Boys, Boys

L’appel du Sud.

Six jours ont passés depuis mon arrivée dans la capitale fédérale et le Maryland. Il est temps de prendre la route pour la deuxième étape de mon périple américain. Direction le grand sud et la Nouvelle Orléans. Le dévoué Jamison me dépose à l’aéroport international de Baltimore. Un « au revoir » temporaire seulement puisque je serai de retour le 20 janvier pour assister à l’investiture de Barack Obama. Le hall du terminal un est quasiment vide. Délaissés, les trois comptoirs réservés à mon vol me tendent les bras pour enregistrer mes bagages. Rapide et efficace, me voilà déjà dans l’avion, un coucou riquiqui d’une cinquantaine de sièges. Je me tortille dans l’étroit couloir qui sépare les deux courtes rangées, trouve enfin mon siège et me cale contre le hublot. Un jeune militaire en tenue et rasé de près se pose à mes côtés. Je lui donnerais vingt ans à peine.

La chef de cabine s’approche alors, sourire toutes dents dehors, et propose à mon voisin de s’installer en première classe, du fait de sa qualité de soldat. Poli, le marine remercie d’un « thanks ma’ame », mais refuse l’offre. De l’autre côté du couloir, une femme d’un âge certain s’emporte. Our boys should always get a first class seat!* L’avion tout entier approuve et le soldat, gêné, explique qu’il ne souhaite pas profiter de sa situation. Je savais les américains patriotes, mais observer cette mise en situation est assez surprenant. Nouveau choc culturel. Jamais en France un militaire n’aurait acquis à sa cause une telle audience sans même avoir eu à s’exprimer. L’image de notre armée est loin de faire l’unanimité.

Le boy n’est pas bavard, mais je parviens tout de même à lui tirer quelques informations. Il est basé à Saint-Louis dans le Missouri et doit retrouver son régiment après le break de Noël. Jamais encore il n’a posé le pied sur un « vrai » terrain. Il fait encore ses classes, d’où son jeune âge. Je lui demande si prochainement il pourrait être amené à gagner l’une des deux zones officiellement actives de l’armée américaine. Yes Ma’am, but i hope as late as possible**. Ca en dit long sur le moral des troupes… Visiblement fatigué, il préfère son ipod à notre discussion. Dommage.

A notre arrivée, la haie d’honneur pour le « héro malgré lui » n’est pas loin. Pas moins de dix personnes viennent lui serrer la main (un cinquième de l’avion). Thanks for serving***.

*Nos garçons (soldats) devraient toujours voyager en Première classe!
** Oui M'dame, mais j'espère le plus tard possible.
** Merci de servir notre pays

vendredi 9 janvier 2009

.... and welcome 2009 !!!


Dix-huit heures viennent de sonner. Il est minuit en France et en Autriche. Ma famille et mes amis viennent de passer le cap. 2008 est derrière eux. Il nous faut encore patienter un peu. Liviane et Jamison s’affairent comme des chefs en cuisine. Les mash potatoes sont en bonne voie, la viande, un mélange de bœuf et de dinde hachés, prend un coup de chaud dans le four. Mes potes ont l’air de maîtriser, je préfère ne pas m’en mêler. La corona que je viens de terminer commence à faire effet. Intérieurement j’exulte. Oui mes proches me manquent et j’aimerais pouvoir passer quelques minutes avec eux au téléphone, histoire d’accrocher quelques bribes de leurs fiestas respectives. Mais je suis tellement heureuse d’être dans cette cuisine. Avec Jamison et Liviane qui symbolisent la plus belle année de ma vie (Keele). Dans cette ville où le 20 janvier se tiendra un évènement historique et dont je serai témoin. Sur cet autre continent que je vais traverser jusqu’à son extrême péninsule avant de franchir le Pacifique. Loin de cette vie parisienne dans laquelle je m’étais un peu perdue. Je savoure. Et j’agite mon petit drapeau américain. USA ! USA ! USA !

On approche dix-neuf heures, il nous faut trinquer à l’anglaise ! Deuxième bière, descendue… à l’anglaise. L’ipod de Jamison joue Mr Brightside des Killers. C’est fait exprès. Retour quatre ans en arrière. Somebody told me enchaîne. J’ai la chair de poule. Ca y est l’Angleterre est passé côté 2009 ! Un petit message vidéo pour nos potes éparpillés sur tous les continents. Le prochain, c’est pour nous !!! « Lolo t’emmerde » s’affiche sur mon portable. Allez, je craque et je décroche. Ma sœur aînée est surexcitée à l’autre bout. Quinze secondes pour se souhaiter tout ce que l’on doit se souhaiter. C’est court, délirant, génial. USA ! USA ! USA !

Le diner est prêt, nous aussi. Il manque seulement l’adresse de Mikael. Une bonne heure plus tard, notre hôte décroche enfin son téléphone, c’est à deux pas. Je meure de faim. On se précipite dans la voiture. La température extérieure est frigorifique. Je meure de faim. Mikael nous ouvre sa porte et l’on prend possession des lieux. JE MEURE DE FAIM ! Pendant que le diner retrouve sa bonne température, l’apéro peut démarrer et l’on souffle enfin. Kirk, un ami de Jamison rencontré à l’Université, nous rattrape. Le diner est parfait ! L’ambiance monte et 2009 se rapproche. USA! USA! USA!


Il nous faut décoller vers vingt-trois heures pour le bar et être sûr d’arriver à l’heure. Le taxi est réservé en avance et l’on patiente avec une bouteille de champagne rapportée d’Autriche (mon sac s’allège !). La home party se poursuit et le taxi se fait désirer. Des bulles et encore des bulles. Vingt-trois heures trente, toujours pas de taxi… Le stress monte. Mikael fait le guet à l’extérieur. Il saisi un autre véhicule jaune en plein vol et nous fait tous grimper. Pas de trafic, mais des feux rouges à chaque coin de rue… Le chauffeur monte le son histoire de faire repartir l’ambiance. L’animateur s’époumone dans son micro « Only five minutes to go* ». Derrière lui, la foule surexcitée se met à hurler.

Le taxi nous lâche à un carrefour. Le bar n’est plus qu’à quelques blocks et l’on se met à courir, courir. Je manque de perdre une chaussure, une première fois, une deuxième fois. Et je me marre ! Je ne pouvais pas rêver plus original pour fêter la nouvelle année. Les cinq ultimes minutes de 2008 se sont certainement écoulées. Mikael se résigne et l’on s’arrête tous. Inutile de prêter attention aux cris de joies des washingtoniens amassés dans les bars alentours, on a loupé le décompte ! On s’embrasse au beau milieu du boulevard dont je ne me souviens même plus du nom. Mais qu’importe. Ma nouvelle année a débuté le 18 décembre, quand j’ai pris le premier vol de mon billet tour du monde pour Vienne. Je suis avec mes amis, on a déjà sablé le champagne. Le reste, ce n’est que du bonus.

Je vous souhaite à tous une excellente année 2009.


* Plus que cinq minutes

mercredi 7 janvier 2009

Bye Bye 2008 !!!

Ce dernier jour de l’année 2008, je le débute à Ellicott City. Petit tour de jour et balade dans la rue principale, son centre historique au look far West. Jamison m’annonce fièrement que la ville est au huitième rang des localités où il fait bon vivre aux US. Elle doit son nom à trois frères Quakers, John, Joseph et Andrew Ellicott, qui en furent les fondateurs en 1772. Ellicott est également connue pour être une des villes les plus hantées du pays ! Il y aurait une activité hautement paranormale dans les environs. Commerces et habitants n’hésitent pas à exploiter le filon pour attirer les voyageurs. Pour preuve cet étrange magasin tout proche de la rivière Patapsco, où l’on ne croise pas de fantômes (du moins pas cette fois-ci), mais des vendeurs déguisés en elfes. J’y trouve, perdu au milieu des bibelots et autres objets maléfiques, un petit drapeau américain pour débuter ma collection. Il ne me quittera pas de la journée !




Avant de rejoindre Liviane dans DC pour préparer notre réveillon, Jamison m’entraîne, les yeux fermés, dans un endroit « special », qui paraît-il devrait vraiment vraiment me plaire... J’obéis, intriguée. Quelques miles et virages plus loin, la voiture s’arrête. Interdiction formelle d’ouvrir les yeux. Bon. Jamison m’ouvre la portière et me sert de guide. On s’arrête, je peux enfin regarder…. Waow, il est là, en vrai, devant moi. Tout en longueur. Lui, tellement tentaculaire, objet de tant de critiques, impliqué dans tant d’affaires de discriminations sociales et raciales, bourreau des petits commerces, le symbole number one de l’ultralibéralisme anti-environnemental américain. Mon tout premier WAL-MART ! Il faut que j’aille voir à quoi ça ressemble ! Les portes automatiques s’ouvrent et c’est parti pour le baptême de feu. A droite bien entouré par les boxers, soutifs et culottes, un MacDo rassasie les clients affamés. Pour une première, je suis gâtée. La balade entres les rayons se poursuit. On tombe sur un stand, self service, de matériel paint-ball. Difficile de résister à la photo. Et pour le reste… ben franchement messieurs Leclerc, Auchan, Carrouf & Cie n’ont vraiment rien à lui envier ! Excepté son chiffre d’affaire et son leadership peut-être. Merci Jay Jay pour la visite !

Paranthèse stéréotype refermée, let’s go to DC ! Le plan : retrouver Liviane pour le food shopping, préparer le diner (recette de la maman de Jamison), débuter notre apéro chez Liviane et trinquer deux premières fois (heure française et heure keelienne), transporter notre diner chez Mickael, un ami d’enfance de Jamison, le déguster, sortir dans un bar où l’on trinquera à l’heure américaine avec d’autres potes de nos hôtes. Notre programme chargé démarre donc dans le quartier de Liviane, chez Safeway. Encore un supermarché, mais l’anecdote mérite d’être partagée. 60% de la population de DC est noire. Statistique vérifiée dans la grande surface, Liviane et moi étions quasiment les seules blanches. Intéressant d’inverser les rôles et de se trouver, pour une fois, dans la peau d’une minorité.


Mission courses accomplie, la dernière soirée de 2008 peut enfin démarrer !!